Depuis plus de dix ans, le référentiel “écoconception web” accompagne les professionnels du numérique désireux de concevoir des services plus sobres. Publiée en juin 2025, sa cinquième édition marque une évolution discrète mais structurante. Elle ne bouleverse pas les principes existants, mais les affine, les clarifie et les rend plus facilement mobilisables par les équipes, y compris celles en charge du contenu, du design ou de la stratégie de marketing et de communication.
Une nouvelle version dans un contexte de responsabilisation numérique
Le numérique responsable gagne du terrain. Longtemps associée à des enjeux techniques, la notion de sobriété numérique s’étend aujourd’hui aux usages, aux parcours, aux choix éditoriaux. Elle questionne aussi la manière dont les marques et les institutions construisent leur présence en ligne.
Dans ce paysage, le référentiel élaboré par le collectif Green IT occupe une place à part. Structuré autour de 115 pratiques, il est utilisé dans de nombreux projets publics et privés. Sa nouvelle version, publiée en juin 2025, reflète plus de dix ans de retours d’expérience et s’aligne sur les référentiels officiels comme le RGESN, désormais incontournable pour les acteurs publics.
Une version remaniée pour mieux guider les pratiques
Si le nombre de bonnes pratiques reste inchangé (115), leur présentation a été revue pour en faciliter la lecture et l’appropriation. Regroupées par phase du cycle de vie (conception, développement, hébergement, maintenance) et accompagnées d’un système de priorisation, elles peuvent être intégrées progressivement par les équipes projet, y compris par des profils non techniques.
Pour accompagner la mise en œuvre, le site https://rweb.greenit.fr/ permet de consulter les bonnes pratiques, d’accéder à des fiches détaillées par étape, et de consulter une grille d’évaluation de maturité environnementale (disponible en français sous format Excel ou Word). Une version enrichie du référentiel (le « petit livre vert », publié chez Eyrolle) propose en complément des cas concrets et des règles de test. Enfin, sa traduction en anglais et en espagnol favorise sa diffusion au-delà du territoire francophone.
Des repères activables pour tous les métiers du cycle de vie numérique
Organisé par phase projet et hiérarchisé par niveau de priorité, le référentiel facilite la répartition des efforts entre les différents profils impliqués dans la conception ou l’évolution d’un service numérique. Designers, développeurs, responsables produit, référents RSE ou chargés de contenu y trouvent des points d’entrée adaptés à leur périmètre. La version 5 rend ce travail plus lisible, en permettant à chacun de contribuer sans nécessairement maîtriser l’ensemble des aspects techniques.
Certaines recommandations portent sur la structuration des parcours utilisateurs, l’allègement des interfaces, la gestion des médias ou l’optimisation des contenus. D’autres concernent directement le code, l’architecture, la sobriété serveur ou la gestion des ressources côté client. Le référentiel intègre aussi des critères liés à l’accessibilité, à la lisibilité, ou à la performance environnementale globale du service.
Autre point clé : la compatibilité avec le RGESN, référentiel public de référence, et les directives européennes en cours (notamment la CSRD et le règlement ESPR) renforce l’utilité du document dans les démarches de conformité, d’évaluation interne ou de reporting extra-financier. En s’appuyant sur des pratiques vérifiables, les organisations peuvent objectiver leurs efforts sans dépendre d’outils propriétaires ni de déclarations symboliques.
Un référentiel pour passer de l’intention à la méthode
Les attentes autour du numérique responsable se précisent. Mais entre les objectifs affichés et les pratiques, le décalage reste souvent important. La cinquième édition du référentiel ne résout pas tout, mais elle apporte une structure. Elle aide à traduire les engagements en organisation, les contraintes en arbitrages, et les principes en critères de travail.
Ce n’est pas un outil à appliquer uniformément. C’est une base sur laquelle les équipes peuvent s’appuyer pour avancer, ajuster, documenter. En cela, elle soutient une transition qui ne repose plus sur des intentions générales, mais sur des pratiques situées, compatibles avec les réalités des projets numériques.
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